Au XIVe siècle, un sculpteur inconnu a tiré d’un bloc de marbre de carrare une statue de la Vierge à l’enfant «pleine de grâce», de mouvement, de finesse et de majesté. Enfouie dans l’oubli et la poussière, après avoir été honorée pendant des siècles par toute la région, elle fut malheureusement brisée, mais un brave homme en ramassa les morceaux. Rafistolée tant bien que mal par les habitants du village. Cassée en plusieurs morceaux, peinturlurée et repeinturlurée, elle paraissait gracieuse aux rares fidèles qui venaient implorer son intercession. Mais elle faisait peine à voir. Les artistes en souffraient… Et les croyants aussi, car elle représente leur Mère.

Notre Dame de Rouzigue est un trésor spirituel aussi important que sa valeur culturelle. Elle est la mère des confidences et se tient retirée dans sa petite église. La dévotion à la vierge de Carsan est fort ancienne et les chrétiens d’alors, dont la foi est intense, viennent de loin pour supplier laVierge de guérir leurs enfants de cette pelade qui leur «rouzigue» la peau.
En 1978, elle a fait l’objet d’une restauration parfaite par les Beaux Arts et reste, aujourd’hui encore, le témoin admirable de cet antique élan de foi qui s’est perpétué de siècle en siècle jusqu’à nos jours.
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